Un masseur aveugle, fasciné par la perfection du corps féminin, entraîne ses victimes de rencontre dans des mises en scène cruelles et perverses où les plaisirs sensuels et les amours troubles deviennent très vite des jeux douloureux. Caresses raffinées pour les plaisirs extravagants d'un esthète qui célébrerait l'art dans un monde de beauté purement tactile. Il en sera ainsi jusqu'à ce que l'ennui et la lassitude gagne l'infirme et le poussent au meurtre de ses maîtresses.
"Il y avait quelque chose de troublant à vous donner le frisson que de voir un homme, ne disposant que du toucher, admirer la statue nue de la femme qu'il aime. Ses cinq doigts, menaçants comme les pattes d'une araignée, rampaient à la surface du marbre poli. L'homme s'attarda longtemps sur les lèvres semblables à des pétales de fleur. Puis les paumes caressèrent le reste du corps, la poitrine...le ventre...les cuisses..."
"Cette partie du mur était recouverte de protubérances semblables à des bols inversés, et alors qu'elle appuyé sur l'une d'elles, celle-ci avait tremblé comme de la gelée et la partie où s'était appuyée venait de s'enfoncer. De plus, elle était tiède et donnait exactement la même sensation que la peau humaine vivante."
"A un certain endroit, des mains, comme tendues dans les affres de la mort, formaient comme un gros bouquet de fleurs magnifiques. Un peu plus loin, des bras innombrables étaient regroupés, faisant assaut de coquetterie en un gros buisson. Ailleurs encore, on ne trouvait que des pieds, des genoux, ou toute autre partie du corps, disposés d'une manière encore plus ingénieuse que celle dont aurait fait preuve le meilleur artiste, chacune gardant sa personnalité et son charme."
Au fil des pages
Lorsque j'ouvre un livre, que mon esprit s'égare au fil des pages, s'envole dans un rêve bouleversant mon coeur, empoignant mon âme...
mardi 30 septembre 2014
"Le diable chuchotait" de Miyuki Miyabe
Trois morts à Tokyo : une jeune femme saute du toit d'un immeuble, une autre se jette sous un train, une troisième est renversée par un taxi, tard dans la nuit. Accidents, suicides, meurtres ?
Déterminé à aider son oncle, le chauffeur de taxi malchanceux Mamoru, du haut de ses seize ans entreprend de chercher les réponses à ces questions. Il découvre rapidement que celle qui est morte sous les roues de la voiture est impliquée avec trois autres femmes dans une escroquerie. Et lorsqu'un homme d'affaires éminent apporte un nouveau témoignage qui pourrait disculper son oncle, Mamoru décide qu'il doit aussi sauver la dernière des quatre jeunes filles, cible du tueur. C'est alors que l'assassin le contacte.
Miyabe excelle à instiller des touches de fantastique dans la réalité urbaine et à doser savamment le suspense, en nous attachant aux pas d'un détective adolescent, attirant et original.
"Elle haïssait ce quartier, les immeubles serrés les uns contre les autres, les relents de détritus, de vomi et de pisse qui flottaient dans les couloirs de la gare et jusque dans les massifs de fleurs au pied de tours d'affaires. Elle détestait l'argent dépensé dans cet endroit et les gens qui le claquaient."
"- Tu as été idiot. Tu as été naïf et crédule. Tu es puni pour les arrière-pensées que tu nourrissais. Et elle, pendant ce temps, elle manipulait plusieurs autres hommes comme toi. Tu n'es pas le seul à t'être fait rouler. Exactement. Mais on a beau être stupide, ignorant et trop bon, on a le droit de rêver. Et un rêve, ça ne s'achète pas. Et c'est encore moins quelque chose qu'on vous vend de force. Tu comprends ? La fille qui s'est jetée dans tes bras ne respectait même pas cette règle de base. Tout ce qu'elle voyait, c'est que tu étais stupide, brave et triste. Que tu avais assez d'argent pour la satisfaire jusqu'à un certain point."
"Du sang sur la toile" de Miyuki Miyabe
Une vie imaginaire peut-elle s'achever dans le sang ?
Un homme est retrouvé lardé de vingt-quatre coups de couteau sur un chantier de construction dans la banlieue de Tokyo. Rapidement, les inspecteurs du DPM, le département de la police métropolitaine de la capitale, découvrent que cet homme, en apparence bon père de famille, menait secrètement plusieurs vies, dont l'une se déroulait sur internet, où il s'était créé une seconde famille virtuelle.
Miyabe nous égare à plaisir dans un labyrinthe de faux-semblants, à cette frontière incertaine où les jeux de rôles rencontrent la dure réalité de la haine et du meurtre. Et si l'ingéniosité de l'intrigue nous tient en haleine jusqu'à la fin, l'émotion nous serre aussi le coeur, ce coeur mis à mal par les effets dévastateurs de la trahison."
"De : Maman
A : Minoru
Objet : La nouvelle maison
Est-ce que papa t'a parlé d'une nouvelle maison ? Il dit qu'il voudrait un bureau. La maison actuelle n'est qu'une rénovation de vielle bâtisse, alors il paraît qu'elle va bientôt tomber en ruine.
Il y en a de belles en construction dans le coin, mais il hésite, il les trouve loin de la gare. D'après lui, le secret, quand on achète un bien, c'est d'y aller non pas une seule fois, mais plusieurs fois, et d'y retourner sans arrêt, à des jours, des heures et par des temps différents. J'ai bien l'impression que papa y passe systématiquement le soir à son retour du travail. C'est bien, non ? J'aimerais tellement qu'il m'y emmène le prochain coup, mais j'ai peur d'exagérer si je lui demande ça, qu'est-ce que tu en penses ?"
"De : Minoru
A : Kazumi
ObJet : Arrête de faire ta sainte nitouche
!
Oh, la brave petite Kazumi...sale petite
emmerdeuse plutôt...tu te prends pour qui, toi ?"
"Une carte pour l'enfer" de Miyuki Miyabe
L'inspecteur Honma remonte la piste d'une belle disparue prise au piège d'un japon où tout se vend et s'achète, même les rêves. Quand une carte de crédit devient un ticket pour l'enfer, la seule issue est-elle de prendre la peau d'une autre ?"
"Les personnes déclarées en "faillite personnelle" n'ont plus accès aux produits bancaires mais ne connaissent pas d'autre déchéance : la déclaration de faillite n'est pas inscrite sur le casier judiciaire et n'entraîne aucune limitation des droits civiques."
"Mon amie avait coutume de demander pourquoi les serpents muaient. Vous savez pourquoi ?... Non, je vais vous le dire : ils s'imaginent qu'après toutes ces mues, ils auront des pattes, me direz-vous ? Eh bien, ils s'imaginent qu'ils seraient plus heureux s'ils en avaient. Et dans notre société il y en a de plus intelligents qui vendent des miroirs dans lesquels ils se voient avec des pattes."
"- Si elle a eu recours au crédit, c'était pour créer de de l'illusion.
- Créer de l'illusion ?
- Oui. Elle n'avait ni argent, ni diplômes, ni capacités particulières et rien d'extraordinaire physiquement. Et elle devait se contentait d'un travail banal dans une petite boîte. Elle faisait partie de ces gens qui rêvent de la vie brillante dont on parle dans les journaux et à la télévision. Et de nos jours, même si on ne peut pas réaliser son rêve, on ne veut pas y renoncer et on cherche des moyens pour se donner l'illusion de l'avoir réalisé. Shoko, elle avait choisi de dépenser beaucoup d'argent pour ça.
- Et les autres moyens ? questionna Honma.
- Il y a en a de toutes sortes : j'ai une amie, par exemple, qui se fait refaire le visage régulièrement ; elle en est au moins à sa dixième opération. Elle croit que la beauté physique lui garantira le bonheur : un prince charmant trouvera en elle la belle princesse...Il y a aussi des femmes qui passent d'un régime à l'autre avec cette même illusion. Mais ce n'est pas réservé aux femmes. Il y a peut-être davantage d'hommes dans ce cas : travailler dur pour entrer dans une grande université ou dans une grande entreprise, ça aussi c'est une illusion... vous, messieurs, vous n'avez rien à nous envier !"
"Une soif d'amour" de Yukio Mishima
La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-soeurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko.
Une nuit, Etsuko donne rendez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue, Yakichi était là.
Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse cette oeuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.
"L'enfant des gens qui tiennent le centre de distribution a attrapé une pneumonie, mais il a été sauvé par la pénicilline. Il semble aller mieux. Quel dommage ! Si l'enfant de cette femme qui dit du mal de moi derrière mon dos était mort, j'en aurais tiré quelque consolation."
"Quant à Etsuko, son existence se résumait dans la fixité de son regard. Ses yeux ne pouvaient plus se fermer, comme une fenêtre laissée ouverte assaillie impitoyablement par le vent et la pluie."
"Etsuko trébucha en avant, propulsée par la foule, et entra en collision avec un dos nu, brûlant comme du feu, venant de la direction opposée. Elle repoussa en le maintenant des deux mains. C'était le dos de Saburo. Elle savourait le contact de sa chair et son ineffable chaleur."
mercredi 26 septembre 2012
" Les amants du Spoutnik" de Haruki Murakami
K est amoureux de Sumire, mais celle-ci
n'a que deux passions : la littérature et Miu, une mystérieuse
femme mariée. Au sein de ce triangle amoureux, chaque amant est un
satellite autonome et triste, et gravite sur l'orbite de la solitude.
Jusqu'au jour où Sumire disparaît... Les Amants du Spoutnik bascule
alors dans une atmosphère proprement fantas- tique où l'extrême
concision de Murakami cisèle, de façon toujours plus profonde, le
mystère insondable de l'amour.
Avec une langue limpide, fluide,
presque éthérée, Murakami semble effleurer les choses et les
êtres. Jusqu'à ce qu'un incident, un souffle, brouille la surface
et nous entraîne vers les profondeurs indéterminées de l'onirisme.
« - Tu peux aussi penser à des
concombres dans un frigo un après-midi d'été. Ce n'est qu'un autre
exemple, bien sûr.
- Tu veux dire..., commença Sumire,
puis elle marqua une petite pause avant de continuer : ...que quand
tu fais l'amour avec une fille, tu penses à des concombres dans un
frigo ?
- Pas tout le temps.
- Mais ça t'arrive ?
- Oui. »
« Je mourais d'envie de la
prendre dans mes bras. Une violente impulsion de la renverser sur le
plancher sans plus de façons m'avait saisi. Mais je savais que cela
ne servirait à rien, et ne nous mènerait nulle part. Je respirais
par saccades, avec la sensation que, mon champ de vision s'était
brusquement rétréci. Ne trouvant plus d'issue par où s'écouler,
le temps s'était mis à stagner. Je sentais mon désir enfler,
durcir dans mon pantalon, lourd comme une pierre. J'étais empli de
trouble et de confusion. Cependant, je parvins à reprendre une
contenance. J'emplis mes poumons d'air frais, fermai les yeux et, au
coeur de ces incohérentes ténèbres, me mis à compter lentement.
Mon excitation était si violente que j'en avais les larmes aux
yeux. »
« C'est à ce moment-là que j'ai
compris. Compris que nous étions de merveilleuses compagnes de
voyage l'une pour l'autre, mais en fait à la façon de blocs de
métal solitaires, qui suivent chacun leur trajectoire. Vu de loin,
ça paraît aussi beau qu'une étoile filante ; seulement, dans la
réalité, nous ne sommes que des prisonniers, enfermés dans nos
habitacles de métal respectifs, incapables d'aller où que ce soit.
De temps en temps, les orbites de nos satellites se croisent, et nous
parvenons enfin à nous rencontrer. Nos cœurs réussissent peut-être
même à se toucher. Mais juste un bref un très bref instant. Sitôt
après, nous connaissons de nouveau une solitude absolue. Jusqu'à ce
que nous nous consumions et soyons réduits à néant. »
« Après avoir fait ce rêve,
j'ai pris une grande décision. Le bout de ma pioche industrielle a
enfin tapé sur un amas de roche solide. Toc. J'ai décidé de dire
nettement à Miu ce que je désire. Je ne peux pas demeurer
indéfiniment dans cet état, comme suspendue dans les airs. Ni
continuer à susurrer : "Je suis amoureuse de Miu", tel
un coiffeur sans courage qui creuse des trous à l'arrière de son
jardin. Sinon, je vais me perdre tout à fait. Chaque aube, chaque
crépuscule continuera à m'arracher un petit morceau de moi-même,
jusqu'à ce mon existence se consume entièrement dans le courant du
temps, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de moi. »
« Je lui ai demandé de me
confier ce qui était arrivé. Je l'ai suppliée. "Je veux
tout savoir de toi. Moi je t'ai tout dit de moi, sans rien te
cacher." Mais elle continuait de secouer la tête en silence.
Elle n'avait parlé de cette histoire à personne jusqu'ici. Même
pas à son Mari. Depuis quatorze ans, elle gardait seule ce secret.
[…] Miu m'a alors regardée comme si
elle contemplait un paysage lointain. Quelque chose est apparu dans
ses pupilles, puis de nouveau elle a sombré lentement. "Tu
sais, moi, je n'ai pas de compte à rendre, a-t-elle lancé. Eux, ils
ont des comptes à rendre, mais pas moi"
Je n'ai pas bien compris ce qu'elle
entendait par là. Sincèrement.
Elle a ajouté : "Si je te
raconte cette histoire, nous devrons en porter le poids toutes les
deux. Et j'ignore s'il est juste d'agir ainsi. Si je soulève le
couvercle de la boîte, tu seras peut-être aspirée à l'intérieur
toi aussi. C'est ça que tu veux ? Tu veux vraiment connaître ce que
j'ai tant voulu oublier. Tu n'as pas idée des sacrifices auxquels
j'ai consenti pour y parvenir." »
« Le temps s'inversa, s'enroula,
disparut et se réorganisa. Le monde s'étendait à l'infini, tout en
étant limité. Des images très nettes – seulement des images –
filaient sans bruit à travers des corridors obscurs, comme des
méduses, des âmes errantes. Je décidai de ne pas les regarder. Si
j'accordais à ces formes le moindre signe de reconnaissance, nul
doute qu'elle commenceraient aussitôt à prendre sens. Or le sens
était lié au temporel, et le temporel me forçait à remonter vers
la surface des eaux. Je fermai mon esprit le plus possible, pour
laisser passer ce cortège d'images sans réagir. »
« - Vous dites des choses très
sensées. Un enfant, ça a le cœur pur ; les châtiments corporels,
ce n'est pas bien ; les hommes sont tous égaux ; il faut prendre le
temps de parler pour trouver une solution. Tout ça ne me dérange
pas, mais vous croyez que c'est de cette façon que le monde va
s'améliorer ? Impossible ! Il va empirer, au contraire. Les gens
sont tous égaux ? Je n'ai jamais entendu pareille sottise. Regardez,
sur ce petit archipel qu'est le Japon, il y a cent dix millions de
gens qui se bousculent. Essayez donc de les rendre tous égaux, et ça
sera l'enfer, je vous le garantis. »
« Ce qui restait n'était pas une
présence, mais une absence. La chaleur de la vie avait disparu,
laissant seulement le calme serein du souvenir. Ces cheveux d'un
blanc si pur me faisaient irrésistiblement penser à des os humains
blanchis par le temps. Pendant un instant, je fus incapable d'expirer
l'air que je venais d'inhaler. »
« Je rêve. Il me semble parfois
que c'est la seule chose juste à faire : rêver. Vivre dans le monde
du rêve...comme l'avais écrit Sumire. Mais cela ne dure jamais
longtemps. A un moment ou à un autre vient le réveil. »
mercredi 12 septembre 2012
"Love & Pop" de Ryu Murakami
Love & Pop aborde une forme de
prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le
sujet troublant de son film Tokyo Decadence. Par l'intermédiaire des
messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des
rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s'acheter des produits de
marque. Le roman raconte la journée d'une jeune fille qui, désirant
absolument s'offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup,
deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se
passer comme elle l'avait prévu. « La littérature n'a que faire
des questions de moralité », dit Murakami, qui a construit son
roman à la manière d'une œuvre d'Andy Warhol, en fondant dans la
narration des bribes de conversations, d'émissions de radio ou de
télévision, des litanies de marques, de titres de films ou de
paroles de chansons à la mode. Comme un bruit de fond faisant
soudain irruption au premier plan pour saturer le sens de ces
rencontres qui ouvrent sur toutes les possibilités de l'humain.
Tandis qu'une violence latente se fait de plus en plus pressante et
précise.
« Eh bien....alors.
Oui, je prends votre commande.
Euh...alors un super Vanilla Shake.
Un super Vanilla Shake.
Un seul, s'il vous plaît.
Entendu, alors cela vous fait
exactement 206 yens. Un instant, s'il vous plaît. Pardon de vous
avoir fait attendre, voici votre ticket.
Oui.
Voici votre ticket, cela vous fera très
exactement 206 yens. Merci beaucoup.
Un Ice Tea, small size.
Oui, vous le préférez au citron ou au
lait ?
Au sirop de gomme seulement.
Oui, entendu. Cela fait 155 yens. Un
instant, s'il vous plaît. Voilà, pardon pour l'attente. Oui. Vous
me donnez 1000 yens et 5 yens. Je vous rends 850 yens. Merci
infiniment. Bienvenue. Oui. Je vous en prie, dès que vous aurez
décidé de votre commande, je vous en prie. Bienvenue. »
« J'ai décidé de me procurer
cette bague. Les choses que l'ont croit importantes ont tendance à
s'effacer si facilement lorsqu'on se lève et regarde la télé,
écoute la radio, feuillette un magazine ou parle avec quelqu'un. »
« Quand bien même tomberais-tu à
genoux devant moi et me demanderais-tu en versant des larmes de tout
oublier, jamais je ne reviendrais vers toi. D'amour, je n'ai plus
besoin, l'amour m'a ligotée et je ne peux plus bouger. Ces mots
innocents me blessent, les jours sans amour sont des jours de
liberté, personne ne me fera de reproches et pourtant, si tu ouvrais
maintenant cette porte, je ne sais pas ce que je ferais, peut-être
passerais-je à ton côté et m'enfuirais-je, dans de profondes
profondes profondes ténèbres, je repense à cet amour : oubliés
les nuits sans sommeil et les jours de pluie. Quand elle eut terminé
de chanter, Noda Chisa et Kakegawa se serrèrent la main. »
« Je cherche une jeune fille,
maximum lycéenne, pour un rendez-vous aujourd'hui, dès maintenant.
Je suis célibataire et j'habite à Tokyo, j'ai 29 ans. Je suis un
petit gabarit, je mesure 1 mètre 66 mais je suis vraiment très doux
avec les femmes, je cherche une fille que je saurai combler en lui
laissant prendre l'initiative. Je souhaite si possible une fille pas
trop grosse, une vraie vicieuse qui aime baiser. Je suis prêt à
étudier toutes les conditions en vue de les satisfaire mais je pense
offrir environ 50 000 yens. Si cela convient à une fille, qu'elle me
laisse un message. Si c'est une fille qui a un bipeur, qu'elle laisse
aussi le numéro de son bipeur. Au revoir.
Enregistré aujourd'hui, à 16heures 41
minutes.
Message suivant, je vous en prie. »
« Hiromi remarqua qu'il ne faisait plus
de tseu et que tout en disant "amour, c'est amor", il
lui avait pris la main droite avec ses deux mains pour l'introduire
dans la poche gauche de son pantalon. La poche était trouée et
Uehara ne portait pas de sous-vêtement.
- S'il te plaît, tiens-la comme ça.
Hiromi était stupéfaite, il lui
serrait si fort la main qu'elle en avait mal et elle sentait la
colère monter en elle mais elle n'eut pas la force de refuser et
saisit le membre gonflé d'Uehara. Il était chaud, gros. La
sensation dans sa main était étrange.
-Ne t'inquiète pas, j'ai mis un
condom, tu te saliras pas les mains. »
« - T'en as de la chance, hein
Fuzz ! Elle connaît. Bon, eh bien, Capitain Eo a un sac à dos jaune
de chez Baskin posé près de lui et boit un thé au lait chaud, hein
? Ah oui, bien sûr... »
« - C'est pas une chose à faire,
ce que tu fais ! Se mettre nue devant un homme que tu ne connais pas.
Si quelqu'un l'apprenait, il est probable qu'il te désapprouverait.
Car ce quelqu'un, il existe forcément, tout le monde a forcément
quelqu'un qui, lorsqu'il est seul, lorsqu'il est triste, pleure tout
seul, il y a forcément quelqu'un dans ce genre de circonstances
qui...est-ce que tu imagines ce que ça lui ferait d'apprendre que
cette femme si importante pour lui, que cette femme est nue en ce
moment devant un homme ? Non, toi, tu ne comprends pas, tu penses que
personne ne pense à toi en ce moment, maintenant, alors qu'on te
touche les seins, que tu es nue, dans un moment pareil, maintenant,
il y a quelqu'un que le chagrin accable, quelqu'un de triste à en
mourir ! »
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