lundi 4 juin 2012

"La Vénus d'Ille et autres nouvelles" de Prosper Mérimée


Un fiancé, la veille de ses noces, passe l'anneau destiné a sa future femme au doigt d'une statue de Vénus, et meurt assassiné dans la chambre nuptiale (La Vénus d'Ille). Deux amants, échappés à la surveillance du mari pour une nuit de bonheur dans un hôtel, épient les bruits de la chambre voisine, persuadés qu'un meurtre s'y accomplit (La chambre bleue). Un aristocrate raffiné est subitement pris d'un accès de cruauté bestiale qui justifie peut-être les doutes dont s'entourent sa naissance : se pourrait-il qu'il soit le fils d'un ours (Lokis) ?
Le recueil rassemble les nouvelles fantastiques les plus célèbres de Mérimée. D'un stype abrupt, dérangeantes, violentes parfois – « Quand Mérimée atteint son effet », c'est comme « un coup de couteau », disait Sainte-Beuve – , elles s'imposent, par leur concision, comme des modèles du genre.

« On peut traduire : "Prends garde à celui qui t'aime, défie-toi des amants." Mais dans ce sens, je ne sais si cave amantem serait d'une bonne latinité. En voyant l'expression diabolique de la dame, je croirais plutôt que l'artiste a voulu mettre en garde le spectateur contre cette terrible beauté. Je traduirais donc : "Prends garde à toi si elle t'aime." »

« Les prêtres nous ressemblent à nous autres, pauvres femmes : tout sentiment vif est crime. Il n'y a de permis que de souffrir, encore pourvu qu'il n'y paraisse pas. Adieu, je me reproche ma curiosité comme une mauvaise action, mais c'est toi qui en es la cause. »

« Assurément, l'imagination la plus riche ne peut se représenter de félicité plus complète que celle de deux jeunes amants qui, après une longue attente, se trouvent seuls, loin des jaloux et des curieux, en mesure de se conter à loisir leurs souffrances passées et de savourer les délices d'une parfaite réunion. Mais le diable trouve toujours le moyen de verser sa goutte d'absinthe dans la coupe du bonheur. »

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