Un fiancé, la veille de ses noces,
passe l'anneau destiné a sa future femme au doigt d'une statue de
Vénus, et meurt assassiné dans la chambre nuptiale (La Vénus
d'Ille). Deux amants, échappés à la surveillance du mari pour une
nuit de bonheur dans un hôtel, épient les bruits de la chambre
voisine, persuadés qu'un meurtre s'y accomplit (La chambre bleue).
Un aristocrate raffiné est subitement pris d'un accès de cruauté
bestiale qui justifie peut-être les doutes dont s'entourent sa
naissance : se pourrait-il qu'il soit le fils d'un ours (Lokis) ?
Le recueil rassemble les nouvelles
fantastiques les plus célèbres de Mérimée. D'un stype abrupt,
dérangeantes, violentes parfois – « Quand Mérimée atteint
son effet », c'est comme « un coup de couteau »,
disait Sainte-Beuve – , elles s'imposent, par leur concision, comme
des modèles du genre.
« On peut traduire : "Prends
garde à celui qui t'aime, défie-toi des amants." Mais dans
ce sens, je ne sais si cave amantem serait d'une bonne latinité. En
voyant l'expression diabolique de la dame, je croirais plutôt que
l'artiste a voulu mettre en garde le spectateur contre cette terrible
beauté. Je traduirais donc : "Prends garde à toi si elle
t'aime." »
« Les prêtres nous ressemblent à
nous autres, pauvres femmes : tout sentiment vif est crime. Il n'y a
de permis que de souffrir, encore pourvu qu'il n'y paraisse pas.
Adieu, je me reproche ma curiosité comme une mauvaise action, mais
c'est toi qui en es la cause. »
« Assurément, l'imagination la
plus riche ne peut se représenter de félicité plus complète que
celle de deux jeunes amants qui, après une longue attente, se
trouvent seuls, loin des jaloux et des curieux, en mesure de se
conter à loisir leurs souffrances passées et de savourer les
délices d'une parfaite réunion. Mais le diable trouve toujours le
moyen de verser sa goutte d'absinthe dans la coupe du bonheur. »
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