lundi 4 juin 2012

"Le voyage dans le passé" de Stefan Zweig


Louis, un jeune homme pauvre mû par une volonté fanatique, tombe amoureux de la femme de son riche bienfaiteur, mais il doit partir au Mexique pour une mission de confiance. La Grande Guerre éclate. Les retrouvailles du couple n'auront finalement ans plus tard. Leur amour aura-t-il résisté ?
Dans ce texte bouleversant, on retrouve le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son art de suggérer par un geste, un regard, les tourments intérieurs, les abîmes de l'inconscient.

« Mon Dieu, comme c'était long, c'était vaste, neuf ans, quatre mille jours, quatre mille nuits, jusqu'à ce jour, jusqu'à cette nuit ! »

« Mais la nuit, seul dans une chambre d'hôtel inconnue, avec uniquement le tic-tac de l'horloge à côté de lui et, au milieu de sa poitrine, un coeur qui battait encore plus violemment, ce sentiment d'apaisement s'estompa. »

« La soudaine explosion des sentiments qu'ils s'étaient avoués, par l'immense puissance de son souffle, avait fait voler en éclats toutes les digues et barrières, toutes les convenances et les précautions. »

« C'était une sorte de veillée nuptiale, suave et sensuelle et à laquelle pourtant se mêlaient aussi obscurément l'angoisse de l'accomplissement, ce frisson mystique qui vous prend, quand, soudain, ce à quoi on a infiniment aspiré devient palpable, s'approche d'un coeur qui n'ose y croire. Non pour le moment, ne penser à rien, ne rien vouloir, ne rien désirer, juste rester ainsi, entraîné vers l'incertain comme vers un rêve, porté par un flux inconnu, percevant à peine son corps, s'en tenant à un désir sans but, ballotté par le destin et en plein accord avec soi-même. Juste rester ainsi, des heures encore, une éternité, dans ce crépuscule prolongé, nimbé de rêves... »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire