Louis, un jeune homme pauvre mû par
une volonté fanatique, tombe amoureux de la femme de son riche
bienfaiteur, mais il doit partir au Mexique pour une mission de
confiance. La Grande Guerre éclate. Les retrouvailles du couple
n'auront finalement ans plus tard. Leur amour aura-t-il résisté ?
Dans ce texte bouleversant, on retrouve
le savoir-faire unique de Zweig, son génie de la psychologie, son
art de suggérer par un geste, un regard, les tourments intérieurs,
les abîmes de l'inconscient.
« Mon Dieu, comme c'était long,
c'était vaste, neuf ans, quatre mille jours, quatre mille nuits,
jusqu'à ce jour, jusqu'à cette nuit ! »
« Mais la nuit, seul dans une
chambre d'hôtel inconnue, avec uniquement le tic-tac de l'horloge à
côté de lui et, au milieu de sa poitrine, un coeur qui battait
encore plus violemment, ce sentiment d'apaisement s'estompa. »
« La soudaine explosion des
sentiments qu'ils s'étaient avoués, par l'immense puissance de son
souffle, avait fait voler en éclats toutes les digues et barrières,
toutes les convenances et les précautions. »
« C'était une sorte de veillée
nuptiale, suave et sensuelle et à laquelle pourtant se mêlaient
aussi obscurément l'angoisse de l'accomplissement, ce frisson
mystique qui vous prend, quand, soudain, ce à quoi on a infiniment
aspiré devient palpable, s'approche d'un coeur qui n'ose y croire.
Non pour le moment, ne penser à rien, ne rien vouloir, ne rien
désirer, juste rester ainsi, entraîné vers l'incertain comme vers
un rêve, porté par un flux inconnu, percevant à peine son corps,
s'en tenant à un désir sans but, ballotté par le destin et en
plein accord avec soi-même. Juste rester ainsi, des heures encore,
une éternité, dans ce crépuscule prolongé, nimbé de rêves... »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire