mardi 30 septembre 2014

"Une carte pour l'enfer" de Miyuki Miyabe

L'inspecteur Honma remonte la piste d'une belle disparue prise au piège d'un japon où tout se vend et s'achète, même les rêves. Quand une carte de crédit devient un ticket pour l'enfer, la seule issue est-elle de prendre la peau d'une autre ?"





"Les personnes déclarées en "faillite personnelle" n'ont plus accès aux produits bancaires mais ne connaissent pas d'autre déchéance : la déclaration de faillite n'est pas inscrite sur le casier judiciaire et n'entraîne aucune limitation des droits civiques."

"Mon amie avait coutume de demander pourquoi les serpents muaient. Vous savez pourquoi ?... Non, je vais vous le dire : ils s'imaginent qu'après toutes ces mues, ils auront des pattes, me direz-vous ? Eh bien, ils s'imaginent qu'ils seraient plus heureux s'ils en avaient. Et dans notre société il y en a de plus intelligents qui vendent des miroirs dans lesquels ils se voient avec des pattes."

"- Si elle a eu recours au crédit, c'était pour créer de de l'illusion. 
- Créer de l'illusion ?
 - Oui. Elle n'avait ni argent, ni diplômes, ni capacités particulières et rien d'extraordinaire physiquement. Et elle devait se contentait d'un travail banal dans une petite boîte. Elle faisait partie de ces gens qui rêvent de la vie brillante dont on parle dans les journaux et à la télévision. Et de nos jours, même si on ne peut pas réaliser son rêve, on ne veut pas y renoncer et on cherche des moyens pour se donner l'illusion de l'avoir réalisé. Shoko, elle avait choisi de dépenser beaucoup d'argent pour ça.
- Et les autres moyens ? questionna Honma. 
- Il y a en a de toutes sortes : j'ai une amie, par exemple, qui se fait refaire le visage régulièrement ; elle en est au moins à sa dixième opération. Elle croit que la beauté physique lui garantira le bonheur : un prince charmant trouvera en elle la belle princesse...Il y a aussi des femmes qui passent d'un régime à l'autre avec cette même illusion. Mais ce n'est pas réservé aux femmes. Il y a peut-être davantage d'hommes dans ce cas : travailler dur pour entrer dans une grande université ou dans une grande entreprise, ça aussi c'est une illusion... vous, messieurs, vous n'avez rien à nous envier !" 

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