Trois couples se croisent. Trois
couples se cherchent, s'avouent, se dérobent et se quittent. Et la
vie, petit à petit, les reprend. Faux-semblants des sentiments (La
mort, l'amour et les vagues), illusions perdues (Le jardin de
pierres) ou frustrations inavouées (Anniversaire de mariage), trois
courts récits regroupés autour du même lieu commun : l'amour ou
plutôt la comédie de l'amour. Un regard ironique, bienveillant ou
attendri, féroce parfois, pour mieux dévoiler les ombres et les
doutes, les troubles cachés de l'homme devant l'amour, la mort et la
vie.
« Les lois de la physique veulent
qu'un corps inanimé tombe suivant une ligne droite. L'irruption dans
la mort avait une précision géométrique ou encore la clarté
d'une compétition sportive. »
« Son abondante chevelure bouclée
étalée sur le drap, Nami était allongée sans aucune servilité,
l'air calme, comme si elle ne ressentait aucune gêne [ ] Lorsque Sugi
aperçut la peau blanche de ses beaux seins qui se soulevaient dans
la pénombre au rythme de sa respiration, lui qui avait mené une vie
d'abstinence se sentit trembler de désir. »
« Tous deux, conscients qu'ils en
étaient arrivés à un tournant de leur relation, marchaient
sombrement, en silence. Ce jour-là aussi, comme pour tuer le temps,
ils avaient emprunté la galerie du temple, face au jardin de
pierres. Et ils étaient restés là, une trentaine de minutes,
assis, sans échanger le moindre mot, à contempler les pierres
savamment disposées sur le magnifique sable blanc. »
« "Oui, tu me déplais."
Ces mots étaient sortis de sa bouche tout seuls et il en fut surpris
lui-même. »
« Et il repensa à cette nuit,
peu de temps avant la disparition de sa femme : une nuit au moins,
pendant les cinq années passées dans cet appartement, il avait
réchauffé de son amour ardent le corps glacé de Kanako. Réchauffer
de sa propre chaleur un corps irremplaçable et attendrissant,
qu'était-ce sinon de l'amour ? »
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